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Libération

«Des jeunes considèrent la police comme une bande rivale»

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Sécurité . Un élu et un policier évoquent ce qui a changé à Clichy.
publié le 26 octobre 2010 à 0h00

Vols, occupations de hall d'immeubles, bagarres, deals, Clichy-sous-Bois ne dépareille pas avec le tableau général de la délinquance dans le reste de la Seine-Saint-Denis (93), le «département le plus criminogène de France», selon Mohamed Douhane, du syndicat Synergie officiers. Des chiffres permettent de donner la mesure de la situation dans le 93 : en 2009, le nombre d'atteintes aux biens était de 63 pour 1 000 habitants en Seine-Saint-Denis contre 35,9 pour 1 000 sur la France entière, selon les faits constatés par la police. Concernant les atteintes à l'intégrité physique, le taux était de 19,2 pour 1 000 dans le 93 contre 7,5 sur l'ensemble du territoire. Si à l'image du reste de l'Hexagone, les atteintes aux biens stagnent sur la durée (+0,1% entre 2004 et 2009) en Seine-Saint-Denis, les violences aux personnes ont augmenté de 25% sur la même période. «Le département est assis sur un baril de poudre, déclarait en mai au Parisien, Claude Bartolone, le président PS du conseil général. D'un côté, nous sommes confrontés au grand banditisme, avec 22 attaques à l'explosif contre des distributeurs de billets depuis octobre ! D'un autre côté, il y a la délinquance du quotidien qui se nourrit de la désespérance sociale et de l'abandon par l'Etat des services publics, école, santé, police, justice…»

Au-delà de ce constat et des statistiques, qu’est-ce qui a changé dans le regard sur l’insécurité en Seine-Saint-Denis depuis les émeutes de 2005 ?