Assis au premier rang de la salle, ils se passent le micro. «Moi, je veux devenir cariste»,«moi, infirmière»,«moi, serveuse dans un salon de thé»,«chef réceptionniste dans l'hôtellerie», etc. Arborant des tee-shirts bleus marqués du sigle EC2, ils sont dans des écoles de la deuxième chance qui organisaient hier à Paris un colloque pour dresser leur premier bilan. Un succès discret mais incontestable.
C'est Edith Cresson, éphémère Première ministre socialiste, qui en est à l'origine. Commissaire européenne à la Science, elle présente en 1995 un livre blanc sur «la société cognitive» qui met entre autres l'accent sur le lourd handicap que représente l'absence de formation et sur la nécessité de rattraper les jeunes sortis du système scolaire sans qualification. Ils sont chaque année entre 120 000 et 150 000, selon les sources, condamnés à la précarité, entre chômage et petits boulots.
Stages. La première école de la deuxième chance est créée en 1997 à Marseille, dans les quartiers nord. Aujourd'hui on en compte 24 dans 14 régions, avec 9 000 jeunes inscrits. Près de la moitié (44%) sont issus des quartiers difficiles. Agés de 20 ans en moyenne, 21% sont par ailleurs demandeurs d'emploi depuis plus d'un an.
Le principe de ces écoles est simple : il s’agit de remettre sur des rails ces jeunes sans aucun bagage qui, au mieux, sont suivis par des missions locales mais qui souvent restent chez eux à ne rien faire. Chaque éc