Roulements de tambours, vendredi, à 8 heures, sur Europe 1. Philippe Courroye, procureur de Nanterre, annonce, la gorge serrée, à Jean-Pierre Elkabbach qu'il va ouvrir dans la journée une information judiciaire regroupant les quatre enquêtes préliminaires qu'il conduisait sur l'affaire Bettencourt. «Aujourd'hui, je vais prendre un réquisitoire introductif qui va entraîner la saisine d'un ou plusieurs juges d'instruction.» «Provisoirement, probablement, précise-t-il. En attendant que la Cour de cassation statue sur un éventuel dessaisissement.»
Son supérieur, le procureur général de Versailles, Philippe Ingall-Montagnier, doit saisir la cour d’une demande de dépaysement de la totalité des dossiers Bettencourt. L’affaire «d’abus de faiblesse» entre les mains de la juge Isabelle Prévost-Desprez et les ex-enquêtes préliminaires de Courroye sont confiées à trois juges d’instruction, désignés vendredi soir par le président du tribunal de Nanterre. Eric Woerth devra s’expliquer devant les juges - qu’ils soient de Nanterre ou de Paris.
Le patron du parquet de Nanterre s'avoue «déçu pour la justice». Amer de «voir les enquêteurs» lui rapportant leurs pièces sans même avoir pu en faire la synthèse. «Il y a eu 3 345 feuillets de fait, 353 scellés de confectionnés, 37 perquisitions et transports qui ont été réalisés, 3 expertises, a-t-il calculé. Je dis que c'est une symphonie inachevée. Mais pour ceux qui sont mélomanes, la sympho