L'Eglise catholique les appelle les «fidei donum». Don de la foi, en latin. De plus en plus de prêtres venus du monde entier exercent dans les diocèses de l'Hexagone. A la fin des années 90, ils étaient 250. Aujourd'hui, on en compte plus de 1 300, dont au moins la moitié vient du continent africain. «Les fidei donum ne sont pas là pour combler nos manques, mais viennent dans une logique de partage», dit le père Pierre-Yves Pecqueux. Le directeur du service national de la mission universelle de l'Eglise finit par avouer : «Sans eux, l'Eglise serait parfois dans de drôles de draps.» A leur arrivée, ils sont affectés dans une paroisse. Certains repartent au bout de quelques mois pour cause de mal du pays. D'autres, qui suivent des études en parallèle, restent une petite décennie. Des Camerounais prêchent dans le Jura, des Congolais dans le Perche, des Vietnamiens en Auvergne…
«C'est le pape Pie XII qui a inscrit le concept dans son encyclique de 1957, explique Denis Pelletier, spécialiste du catholicisme à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE). A l'époque, l'idée de Rome était d'envoyer des prêtres en mission en Afrique et en Asie, afin d'évangéliser les populations. Aujourd'hui, avec la perte de catholicité de l'Europe occidentale, on assiste à une inversion des flux.»
Pour le père Francis Barbey, prêtre d'origine ivoirienne, affecté à Beauvais (1), «il n'y a aucun sentiment de revanche. Certes, des congrégations européennes