Voilà maintenant trois semaines que l'école maternelle du Beffroi, à Billom, dans le Puy-de-Dôme, est occupée par des parents d'élèves. Pour une histoire de chiffres. Les parents disent qu'avec 153 enfants inscrits, 5 classes, c'est trop peu. Dans deux d'entre elles, les effectifs dépassent les 30. L'inspection académique réplique que les enfants ne sont jamais tous là en même temps. A cet âge, ils sont souvent malades et leurs parents ne se gênent pas pour partir avec eux hors période de vacances scolaires. Il faut donc compter la moyenne des élèves présents. Et dans ce cas, 5 classes, ça suffit amplement. L'histoire de Billom, ville médiévale de 4 800 habitants, pourrait paraître anecdotique. Mais de plus en plus, on voit se dérouler un dialogue de sourds autour de classes fermées, de profs non remplacés et de postes non pourvus. D'un côté, l'administration doit faire des économies- 16 000 suppressions de postes en 2010, autant en 2011 - et tente de concilier l'intérêt des élèves avec celui du ministère, en gérant au plus serré ses «gisements d'emplois».
En face, des parents d'élèves, le plus souvent indépendants, s'inquiètent des conditions d'études de leurs enfants dans des classes de plus en plus chargées, avec des enseignants passablement découragés. Ils y voient les effets concrets des restrictions drastiques de ces dernières années, et dénoncent «la casse du service public d'éducation». Ils ont aussi compris que pour faire avancer leur cause, ils doi