Les propos d'un magistrat de Bobigny, en plein procès jeudi, comparant la police à la Gestapo, ont poussé la garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie à ordonner vendredi une enquête administrative et provoqué un tollé chez les policiers.
«La police française, ça ressemble un peu à la Gestapo dans ce dossier», avait déclaré Jean-Dominique Le Milon, vice-procureur de la République à Bobigny, lors de virulentes réquisitions au procès de sept policiers poursuivis pour avoir accusé à tort un homme afin d'expliquer une course-poursuite au cours de laquelle l'un d'eux avait été blessé.
Ouverture d'un enquête administrative
Dès vendredi matin, la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, «a ordonné une enquête administrative, confiée à l'inspection générale des services judiciaires, afin d'envisager une éventuelle saisine du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) en matière disciplinaire», a annoncé Guillaume Didier, son porte-parole.
Faisant écho à la colère de leurs collègues présents en nombre dans la salle d'audience, les syndicats de policiers ont donné de la voix, face à ces nouvelles frictions entre policiers et magistrats. Synergie, le second syndicat d'officiers, s'est déclaré «indigné par [ces] propos scandaleux, inadmissibles et injurieux à l'égard des policiers». Il s'est «interrogé sur les motivations» du magistrat.
Nathalie Orioli, secrétaire nationale d'Unité police SGP-FO (premier syndicat de gardiens de la paix), les a qualifiés de «haineux». «Comment,