Pour la première fois depuis la mort de son fils Olivier, tué par une balle policière il y a trois ans, François Massonnaud, 73 ans, reprend espoir avec la décision de la cour d'appel de Poitiers (Vienne) qui a ordonné mardi un complément d'enquête. Le juge Jérôme Laurent, qui avait «refusé d'entendre et de confronter des acteurs du drame», selon Me William Bourdon, a donc été sommé de s'exécuter.
Le père, médecin de profession et domicilié à Neuilly (Hauts-de-Seine) qui n'avait jamais eu affaire à la police et à la justice auparavant, ne comprend pas pourquoi le juge d'instruction a délivré en mars un non-lieu contre l'auteur du coup de feu mortel sur son fils. François Massonnaud attend que ce policier soit jugé par le tribunal correctionnel : «Mon fils était dans une extrême détresse morale, il a été traqué par plus de dix policiers et abattu alors qu'il était prostré dans une cour déserte.»
Couteau. Le 14 août 2007 vers 15 heures, un commandant de Poitiers, où habite son fils Olivier âgé de 37 ans, lui téléphone et lui annonce : «Votre fils a pété les plombs. Un fonctionnaire a dû faire usage de son arme et il est mort.» Le brigadier-chef Jocelyn Chauveau a fini par être mis en examen pour violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Mais le procureur de la République de Poitiers, Pierre Sennès, a rendu le 27 février des réquisitions de non-lieu sur la base de la légitime défense (suivies par