Aquoi servent les champs autour des villes ? En général, à les agrandir. Le terrain devient constructible, l’agriculteur empoche une bonne petite somme et en avant les lotissements… A la décharge du paysan, il faut reconnaître que quand l’urbanisation avance trop, ça devient coton de rejoindre ses terres en faisant passer le tracteur par le rond-point du Leclerc.
Depuis l'après-guerre, le grignotage des terres agricoles a été admis comme une fatalité. Mais voilà que ça se retourne : les urbanistes deviennent des spécialistes en agriculture. Le phénomène a été la surprise de la consultation de 2009 sur le Grand Paris : certaines équipes y défendaient la ferme comme une pièce de la métropole. Et pas par goût du retour à la terre. Yves Lion, chef de file de l'une d'entre elles, l'équipe Descartes, explique le raisonnement. D'abord, il faut envoyer promener tous les élus qui geignent qu'ils n'ont «pas de foncier».
Du terrain, il y en a plein les friches urbaines : 25 000 hectares dans la métropole parisienne, selon le recensement que ses troupes ont fait. Pour répondre à la nécessité future de logements, il en faudrait 3 500. Pas besoin donc de s'attaquer aux parcelles de céréales. Evidemment, c'est toujours plus simple de bâtir sur des champs de patates, c'est «l'habitude du foncier facile», comme dit Lion. Elle n'est pas facile à changer mais il le faudra pour lutter contre l'étalement urbain et son corollaire, l'usage massif de la voiture.
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