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TRIBUNE

«Maintenant que la jeunesse chante...»

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par Jean-Baptiste Prevost, président de l'Unef (Union nationale des étudiants de France)
publié le 8 novembre 2010 à 0h00

«Maintenant que la jeunesse chante, à d'autres le printemps» (Louis Aragon). La mobilisation des jeunes n'est pas passée inaperçue. Les enquêtes d'opinion ont confirmé l'opposition massive des moins de 25 ans à une réforme qui hypothèque leur droit à une retraite décente. Si pendant une semaine, certains ont tenté de faire croire qu'il fallait avoir 40 ans pour avoir le droit à la parole, personne ne nie aujourd'hui la légitimité de notre génération à s'exprimer sur notre modèle social. Depuis de nombreuses années, nous sentons monter la lame de fond d'une jeunesse qui refuse le sort qui est le sien et l'avenir qu'on lui réserve. Il ne faut pas jouer l'étonné si les jeunes sont dans la rue.

Mais ces derniers jours donnent une fâcheuse impression de déjà-vu. Le gouvernement promet de s’atteler à la tâche et le Medef semble découvrir le sujet de l’emploi des jeunes. Après chaque mobilisation des jeunes fleurissent les propositions d’une énième table ronde. Qui se souvient de la «consultation nationale des jeunes» en 1994, de la «commission université-emploi» en 2006 ? Que sont devenues les promesses de la commission Hirsch en 2009, dont la mesure phare a été l’ouverture d’une sous-partie du RSA à moins de 1% des 18-25 ans ? La concertation sur la jeunesse a eu lieu, plutôt dix fois qu’une.

Après le mépris vient le temps des discours paternalistes. On éditorialise sur «le malaise» et on regrette presque que les jeunes soient si terre à terre. Mais il ne s'agit ni d'un va