Menu
Libération
Enquête

Roms : la misère ne lève pas le camp

Article réservé aux abonnés
Roms : la gauche face à ses contradictionsdossier
Trois mois après le discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble, les expulsions continuent, et la précarité s’accroît pour ceux qui restent.
publié le 8 novembre 2010 à 0h00

«La règle générale est claire, les clandestins doivent être reconduits dans leur pays. C'est dans cet esprit que j'ai demandé au ministre de l'Intérieur de mettre un terme à l'implantation sauvage de camps de Roms… Dans trois mois, la moitié aura disparu.» Le 30 juillet à Grenoble, Nicolas Sarkozy a fixé le cadre de sa politique à l'égard des Roms. Trois mois plus tard, après un été rythmé par les expulsions, les destructions de campements et les polémiques, sonne l'heure du bilan.

Mercredi, Eric Besson a annoncé les chiffres de l'immigration pour les neuf premiers mois de l'année. Il en a profité pour faire le point sur la question des Roms en s'appuyant sur le nombre de Roumains et de Bulgares reconduits à la frontière. Le ministre s'est au passage emmêlé les pinceaux. Il a d'abord évoqué 13 241 reconduites de ces ressortissants. Un chiffre incroyablement élevé quand on sait que, le 25 août, son ministère parlait de 8 030 expulsions. Les services ministériels ont vite corrigé le tir : il y a eu 7 472 Roumains et Bulgares renvoyés (1). C'est 800 de plus qu'en 2009 à la même période ce qui fait dire à Besson qu'il y a «seulement une accélération» mais «pas de rupture». A la différence près que, cet été, la destruction des campements s'est systématisée, précarisant un peu plus la vie des Roms. Tristement cocasse quand on sait que, le 30 août, Brice Hortefeux avait justifié sa politique par un «devoir moral : combattre l'insalubrité et la misère d