Elle répète que leur démarche n'est «pas motivée par la vengeance». Mais qu'elle a l'impression que la justice ne les a «pas entendus», elle et sa famille, que leurs interrogations, leur douleur, n'ont «jamais été prises en compte». Laïla (1), la sœur de Karim, explique pourquoi ses parents, son frère et elle-même ont souhaité faire appel de l'ordonnance de non-lieu. «Pour nous, il existe des charges suffisantes contre le professeur pour le renvoyer devant la juridiction criminelle. Il y a beaucoup de questions sans réponse, d'éléments qui n'ont pas été investigués durant l'enquête, bien que nous en ayons fait la demande.» Elle a l'impression que la justice s'est laissée guider «par l'émotion». Que la mort de Karim aurait pu être évitée.
«Il est important de ne pas s'arrêter à ce qui peut sembler une évidence, complète son avocat, Jean-Charles Teissedre. La légitime défense est une notion complexe, difficile à établir. Il n'y a pas eu de reconstitution. On a l'impression que la justice n'a instruit que selon une idée préconçue.»
Laïla rappelle que son frère était malade. Qu'il souffrait de troubles bipolaires. Que le soir des faits, il était fortement alcoolisé (3,27 grammes par litre de sang) alors que d'habitude il ne buvait jamais. «C'est sa maladie qui le poussait à boire et à commettre des actes dangereux. Karim était une personne cultivée, généreuse et honnête. Pas un délinquant.»
(1) Les prénoms o