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Attentat de Karachi : un témoin désigne Sarkozy

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Sous-marins. Selon nos informations, un ex-cadre de la DCN affirme que le ministre de l’Intérieur de 2006 s’intéressait à deux sociétés offshore.
Site de l'attentat qui a fait 14 morts et 12 blessés le 8 mai 2002 à Karachi (AFP Rehan Arif)
publié le 16 novembre 2010 à 0h00

Le 9 novembre, dans le bureau du juge Renaud Van Ruymbeke, un témoin de premier ordre a désigné Nicolas Sarkozy comme le commanditaire, en 2006, de discrètes négociations portant sur deux sociétés offshore installées au Luxembourg.

Gérard-Philippe Menayas, ancien directeur financier au sein de la société d’armement Direction des constructions navales (DCN), a raconté qu’entre octobre et novembre 2006, Sarkozy avait envoyé des messagers pour régler des questions touchant deux structures dédiées aux opérations financières occultes de la DCN, les sociétés Heine et Eurolux, notamment pour les maintenir en activité.

Homme clé. Initialement, l'audition de ce témoin avait pour objectif de comprendre plusieurs notes manuscrites, truffées d'initiales et d'abréviations, et rédigées entre le 3 novembre et le 21 décembre 2006. Des documents saisis il y a plus de deux ans à la DCN. Le cadre supérieur a expliqué qu'il en était bien le rédacteur et qu'elles représentaient une synthèse de ses discussions de l'époque avec Jean-Marie Boivin, homme clé des opérations douteuses de la DCN, organisées depuis le Luxembourg. Boivin, obéissant aux instructions données par Paris, utilisait notamment la société Heine pour payer discrètement des hommes politiques étrangers achetant des matériels de guerre à la France.

Sur les feuilles de Gérard-Philippe Menayas, on peut lire : «Les deux visiteurs du 26/10 étaient bien mandatés par NS» ; ils ont fait part à Boivin «de l'irrita