Pour une fois, oublions les deux premières syllabes du mot handicap, celles qui conduisent encore trop souvent aux zones d’ombre de la société, pour se concentrer sur la dernière, «cap», un symbole aujourd’hui, notamment dans le secteur de l’emploi.
Depuis le 11 février 2005, et le vote de l'emblématique loi «pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées», la France a indéniablement franchi un cap. Pour Jean-Marie Faure, président de l'Agefiph, l'institution publique chargée de l'insertion professionnelle des handicapés dans le secteur privé, «l'une des victoires de la loi de 2005, c'est d'avoir su générer une prise de conscience dans le monde de l'entreprise». Plutôt rassurant, tant cette loi avait fait de la chasse aux patrons laxistes une véritable priorité.
Insertion professionnelle : du progrès mais de la précarité
Bien que, selon les textes, toute entreprise de plus de 20 salariés se devait déjà d'employer un minimum de 6% de travailleurs handicapés et assimilés, ce dispositif était encore très largement inappliqué au début des années 2000. «La loi a certes durci le montant des contributions à payer, mais ce serait une erreur de percevoir ce texte uniquement sur son aspect punitif, explique Jean-Marie Faure, il a permis à l'Agefiph d'effectuer un énorme travail de recensement et de lobbying sur les entreprises qui ne remplissaient pas leurs obligations.»
Résultat ? Une diminution de près de 95% des entreprises soumises à la surcontribution