Près de 7 milliards d'euros seront alloués en 2011 aux 900.000 personnes éligibles à l'allocation aux adultes handicapés (AAH). C'est environ 500 millions d'euros de plus qu'en 2010. Elan de générosité soudain du gouvernement ? Oui et non. Comme l'expliquaient récemment nos confrères des Echos, cette augmentation repose sur un double facteur sociologique et économique. D'abord, les bénéficiaires de ce pécule augmentent en moyenne de 2% par an, en raison, et il faut s'en féliciter, d'un meilleur accès au droit commun. Ensuite, et sachons en faire gré à Nicolas Sarkozy qui l'avait annoncé au début de son quinquennat, l'AAH est en train d'être fortement valorisée, pour atteindre 712 euros par mois à son seuil maximal (contre 628 euros il y a deux ans).
Mais ces 7 milliards d'euros ne doivent en rien détourner l'attention : en matière d'emploi des personnes en situation de handicap, l'Etat se désengage actuellement financièrement et sournoisement. Quitte à tordre le cou aux douces promesses faites au moment du vote de la loi de 2005. Dernier exemple en date, la suppression dans l'Education nationale de nombreux postes d'auxiliaires de vie scolaire (lire page VIII). Mais c'est surtout le secteur de l'emploi qui est victime d'un détroussage : noyé au milieu du projet de loi de finances 2011, l'article 97 prévoit en effet de transférer à l'Agefiph - l'institution publique chargée de soutenir l'insertion professionnelle des handicapés dans le secteur privé - diverse