Comment reprendre la main ? Hier, en fin de matinée, réunion de crise dans une petite salle du ministère de la Santé. Il y a là Xavier Bertrand, nouveau ministre du Travail et de la Santé. A ses côtés, Nora Berra, sa secrétaire d'Etat à la Santé, et Jean Marimbert, directeur de l'Afssaps, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Le ministre vient de donner une conférence de presse où il a présenté les nouvelles études confirmant le danger mortel lié au Mediator, ce coupe-faim du laboratoire Servier. Egalement présent, Didier Houssin, directeur général de la santé. La réunion s'éternise. «En colère ?» demande-t-on à Xavier Bertrand, lorsqu'il en sort. «Je me contrôle», répond-il sèchement.
Des mesures fermes sont aussitôt annoncées. «Nous adressons un message à tous ceux qui ont pris du Mediator, dit le ministre. Ils doivent consulter un médecin traitant. Cela s'adresse tout particulièrement à ceux qui en ont pris pendant trois mois au cours des quatre dernières années.» Xavier Bertrand annonce la mise en place d'un comité de suivi et d'une mission de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) pour travailler sur les études, dites de post-autorisation de mise sur le marché.
«Que n’a-t-on fait cela plus tôt !» doit se dire le docteur Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest. Son travail, en 2009, a été décisif pour révéler l’affaire, puis pour aboutir, en novembre 2009, à la suspension de cette molécul