Menu
Libération
TRIBUNE

Sécurité: une autre politique est possible

Article réservé aux abonnés
par Par Le Centre d’études pour la sécurité dans la démocratie (cesd) Association composée de policiers, de hauts fonctionnaires, d’élus, de chercheurs et de responsables de la sécurité dans les secteurs publics et privés
publié le 17 novembre 2010 à 0h00

Qu’a donné la politique de sécurité menée depuis huit ans ? Au départ, un reniement, celui de la police de proximité. Plus question d’endosser la priorité de la gauche, celle de la sécurité au quotidien confiée aux personnels de terrain. Place aux instructions du pouvoir central, aux polices spécialisées de renseignement, à la lutte contre l’immigration et au maintien de l’ordre. Pour quels résultats ? Policiers et gendarmes ont perdu l’appui de l’opinion et plus personne ne croit aux déclarations triomphales d’un pouvoir qui prétend avoir gagné la guerre contre les délinquants.

Il y a manipulation idéologique : prétendre que la sécurité est un droit, droit qu’apporterait un homme providentiel, maire, ministre ou président, relève de l’illusion. C’est au contraire notre droit fondamental à la sûreté qui est menacé par des gardes à vue abusives, les contrôles d’identité systématiques, les fouilles, les caméras de vidéosurveillance dans l’espace public, les fichiers en développement. La sécurité devrait être le champ idéal pour l’exercice de la démocratie dans nos quartiers et dans nos campagnes : au lieu de chercher un défenseur de notre droit à la sécurité, créons partout, localement, des «comités territoriaux de la paix publique et des droits» où élus, habitants, juges, policiers et gendarmes débattraient des problèmes et des stratégies locales, et évalueraient les résultats.

L’inflation législative des dernières années nous conduit vers une société de l’interdit qui néglige