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portrait

Zélote des îlotiers

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Jean-Pierre Havrin. Mis à l’index par Sarkozy en 2003, ce commissaire continue de défendre la police de proximité, qu’il a inventée.
publié le 17 novembre 2010 à 0h00

C’est sur ce commissaire aux cheveux blancs, en tenue d’apparat immaculée, casquette bordée de feuilles de chêne, que Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, pointait un doigt accusateur.

On est le 3 février 2003 au commissariat du Mirail à Toulouse, la Mecque de la police de proximité, devant les caméras de télévision : «Vous n'êtes pas des travailleurs sociaux. Organiser un match de rugby avec les jeunes du quartier, c'est bien, mais la mission première de la police, c'est l'interpellation.» Face aux «regards accablés» de ses îlotiers ayant «pris des risques énormes pour renouer le contact avec la population», Jean-Pierre Havrin, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) en Haute-Garonne, se retient alors «de lui donner un coup de boule».

Depuis le matin, le prétendu «premier flic de France» venu avec tout un aréopage ne cesse d'incendier Jean-Pierre Havrin, debout avec ses hommes, collés au mur tels «les fusillés de la police de proximité».«Le petit homme» le cherche, «agressif», et s'enquiert de ses chouchous :«Où est la BAC ?» Insolent, Jean-Pierre Havrin lui rétorque : «La BAC, elle est dans la rue, comme d'habitude, elle arrête des voyous.» Agacé, Nicolas Sarkozy grince : «En plus, vous faites de l'humour !» Pas décontenancé, Jean-Pierre Havrin «toise» son «ennemi». Cela ne fera qu'aggraver son cas. «Crucifié» sur l'autel de la politique d