Madame Roselyne Bachelot, ex-ministre de la Santé, a entendu la demande d’un dépistage beaucoup plus large de l’infection à VIH. Le «Plan sida 2010-2014», dans sa version corrigée, comporte une telle mesure, indispensable pour prévenir presque complètement les nouvelles contaminations, comme l’a montré un modèle mathématique de l’épidémie.
Il est urgent de dépister et traiter la quasi-totalité de la population infectée par VIH puisqu’il existe dans notre pays 50 000 personnes porteuses du virus sans le savoir. Ils contribuent aux 7 000 à 8 000 nouvelles contaminations annuelles. La généralisation du dépistage incitera au traitement d’un fort pourcentage des séropositifs, avec deux bénéfices : moins d’effets néfastes du VIH chez les patients et moins de transmission d’infection puisque la quantité de virus sera considérablement diminuée chez eux et qu’ils utiliseront des préservatifs.
Le paradigme des années 1985-1995 est révolu : le dépistage systématique était alors écarté car sans bénéfice pour le patient (en l’absence de traitement) ni pour la santé publique ; il était même redouté car susceptible de provoquer des stigmatisations ou des discriminations. Le développement de thérapeutiques efficaces incite à une autre réflexion, d’autant plus que le traitement a son effet bénéfique maximum lorsqu’il est introduit précocement. Il importe donc d’organiser ce dépistage général et gratuit, en impliquant l’ensemble de la chaîne des professionnels de santé, au premier rang desquels