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Récit

Hormone de croissance : vingt ans après, une justice apaisée

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Deux ans après un procès qui avait abouti à une relaxe générale, du sursis a été requis, hier, contre les deux prévenus encore en vie. Des peines plus légères qu’en première instance.
publié le 23 novembre 2010 à 0h00

D'un côté, 120 morts. Et de l'autre, des peines requises presque plus légères qu'en première instance : trois ans de prison avec sursis contre le professeur Fernand Dray, 88 ans et de six à douze mois avec sursis à l'encontre d'Elisabeth Mugnier, 61 ans. La disproportion est là, massive. Et pourtant, quel changement ! Hier, alors que l'avocat général, Bruno Sturlese, a prononcé son réquisitoire à l'encontre des deux prévenus dans le procès en appel de l'hormone de croissance, l'ambiance est comme apaisée, toute autre que lors du procès en première instance, il y a deux ans. Ni rancœur ni aigreur. «Cela a a été un beau procès, a expliqué Jeanne Goerrian, présidente de l'association des victimes. On a pu aller au fond des choses, sans dérapage. On ne demande pas vengeance, mais on se révolte quand il y a un déni des fautes commises.»

Sobres. Les parties civiles sont là, en nombre. Depuis un mois, ces parents, frères, sœurs des 120 jeunes victimes décédées de la maladie de Creutzfeldt-Jakob après un traitement à l'hormone de croissance dans les années 1980, sont venus. Il y a deux semaines, la parole leur a été donnée, pour témoigner de ce qu'ils ont enduré. A la différence du premier procès où, pendant un mois, ils avaient raconté avec colère leur histoire, là, les témoignages ont été plus courts, plus sobres, moins violents. Il est vrai que devant eux ne restaient que deux prévenus : le professeur Fernand Dray, ancien responsable d'u