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Libération

«Je ne suis que  l’aidante, comme une canne invisible»

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publié le 23 novembre 2010 à 0h00

Les aidants ? Quel drôle de mot, un peu laid, comme si c’était un métier que de s’occuper d’un malade. Avant, on disait les proches, les volontaires, les activistes, etc.

Voilà donc le temps des aidants. Il y a des associations nationales d’aidants, des maisons pour aidants, des formations pour aidants, mais aussi des sondages et des livres sur eux. Est-ce une bonne nouvelle ? Ou simplement le poids de la chronicité dans les nouvelles maladies ?

La semaine dernière, en tout cas, l’institut BVA, dans un travail financé par le laboratoire Novartis, a enquêté sur les aidants familiaux. Gros travail sur plus de 1 000 personnes, le but étant de dresser un portrait type.

Cette «aide de proximité» impliquerait en France près de 3,5 millions de personnes. «46% des aidants exercent une activité professionnelle», majoritairement des femmes (60%), ils sont plus âgés que la population avec 64 ans d'âge moyen. On en rencontre partout, en ville comme à la campagne, du nord au sud de la France. Plus impressionnant, être aidant dure longtemps : 76% le sont depuis au moins quatre ans, et 34% depuis au moins dix ans.

Que font-ils ? Pour l'essentiel, ils apportent un soutien moral, de la surveillance, de l'aide pour les activités domestiques ou la gestion courante. «90% d'entre eux ont le sentiment de bien remplir leur rôle.» Et estiment qu'ils ont de «bons rapports» avec les professionnels de santé. Même s'ils notent que ces derniers ne leur parlent pas beaucoup. Enfin,