Non, les autorités françaises n'ont pas tardé. Non, aucun pays n'a pris plus de précautions que la France. Voilà la ligne de défense du gouvernement, des autorités sanitaires françaises et du laboratoire Servier. Le débat s'est notamment focalisé sur le cas espagnol, au sujet duquel beaucoup de choses contradictoires ont été dites. Un grand nombre de médias ont écrit que le Mediator a été interdit en Espagne dès 2005. Le 15 novembre, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a été amené à répondre à cette question. «L'Espagne [...] n'a pas décidé de retirer ce produit du marché : c'est le laboratoire qui a cessé de le commercialiser, certainement - j'attends sur ce point des éléments supplémentaires - parce que le nombre d'utilisateurs était insuffisant.» Jean Marimbert, directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) ne dit pas autre chose : «Il n'y a pas eu de décision de l'autorité publique en Europe avant la décision française. En Espagne et en Italie, c'est le laboratoire qui a choisi de retirer le produit dans les années 2000, pour des raisons plutôt de nature commerciale.» Sans surprise, le laboratoire Servier, père du Mediator, est sur la même ligne. Dans une interview donnée au Monde le week-end dernier, son patron, Jacques Servier, affirmait : «C'est nous qui n'avons pas demandé le renouvellement de l'autorisation en Espagne fin 2003 en raison de problèmes logistiques et de rentabilité.»
Le retrait du Mediator en Espagne : une simple décision commerciale ?
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Mediator, le procèsdossier
publié le 24 novembre 2010 à 0h00
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