En matière de prévention du sida, on assiste à une véritable révolution depuis quelques mois. Tout tourne autour du concept de «traitement prévention». De fait, plus le temps passe, plus on découvre que le traitement destiné hier à soigner les séropositifs se révèle également efficace pour prévenir l’infection chez des séronégatifs. On l’avait déjà observé en matière de prévention de la contamination de la mère à l’enfant : prescrire des trithérapies à la femme enceinte séropositive permet d’éviter que l’enfant ne soit atteint. Lors de la conférence de Vienne, en juillet, on avait aussi appris que la prise d’un microbicide contenant des molécules anti-VIH - que la femme dépose à l’intérieur du vagin avant un rapport à risque - diminue le risque de contamination de 40%.
Hier, une étude a enfoncé le clou : la prise d'antirétroviraux réduit de 44% le risque d'infection chez des hommes homosexuels. Et ce taux peut monter jusqu'à 90% lorsque la molécule est prise régulièrement. Publié dans The New England Journal of Medicine, l'essai a été conduit de 2007 à 2009 sur un groupe de 2 499 hommes - dont 29 transsexuels - non infectés, âgés de 18 à 67 ans et ayant régulièrement des relations homosexuelles, en Amérique du Sud, mais aussi en Thaïlande et en Afrique du Sud.
La moitié d'entre eux recevait un antirétroviral (le Truvada), l'autre moitié un placebo qu'ils devaient prendre quotidiennement. La plupart des participants avaient des relations à risque, sans préservatif. Apr