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Libération

Une militante basque menacée d’extradition

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Justice . La cour d’appel de Pau a validé le mandat d’arrêt émis par l’Espagne contre Aurore Martin.
publié le 24 novembre 2010 à 0h00

«Si Aurore Martin est extradée vers l'Espagne, ce sera uniquement pour délit d'opinion», tranche le président de la Ligue des droits de l'homme (LDH), Jean-Pierre Dubois. La cour d'appel de Pau (Pyrénées-Atlantiques) a validé, hier, le mandat d'arrêt européen délivré par l'Espagne à l'encontre de la militante basque, et citoyenne française de 31 ans, pour son appartenance à Batasuna, mouvement politique illégal depuis 2001 en Espagne, mais pas en France.

«C'est un revirement de jurisprudence très grave, commente Jean-Pierre Dubois, parce qu'Aurore Martin n'est pas réclamée pour des actes de violences, mais pour une expression politique publique, et c'est inacceptable.» La militante a été interpellée et incarcérée le 9 novembre, puis remise en liberté après une semaine de détention, dans l'attente de la décision de la cour d'appel. Elle s'est pourvue dès hier en cassation. C'est le deuxième mandat d'arrêt délivré à son encontre par l'Espagne, le premier ayant été rejeté par la justice en mai. «L'Espagne lui reproche d'avoir appartenu au bureau national de Batasuna, et surtout sa présence lors des conférences de presse», explique Anaïs Funosas, porte-parole du Comité de défense des prisonniers basques Askatasuna.

Le mandat délivré pour «participation à une organisation terroriste» signale la participation de la militante à deux conférences de presse tenues en 2006 et 2007, à Pampelune, et visant à dénoncer des vagues d'arrestations. I