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TRIBUNE

Veut-on la mort du permis à points ?

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publié le 24 novembre 2010 à 0h00

Le permis à points passionne au-delà de la fraction minoritaire qui est au bord de l’annulation de ce document. 75% des usagers ont tous leurs points, 90% en ont 10 ou plus et seulement 1,3 sur mille est sous le coup d’une annulation de six mois après la perte des 12 points. Cependant, tous les usagers peuvent perdre un ou quelques points par inattention. Ils sont donc attentifs à tout ce qui touche à l’équilibre entre une contrainte et la réduction de la première cause de mortalité des jeunes adultes en France.

La seconde lecture de la Loppsi 2 (loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) devant l’Assemblée nationale avait été reportée du 5 octobre au 23 novembre, elle a à nouveau été différée. Un Président, un Premier ministre, un gouvernement, des députés, sont dans des relations de pouvoir qui donnent toute leur valeur à des conflits sur des problèmes qui sont des indicateurs de leurs priorités et de leur capacité de s’imposer ou de s’incliner. L’adoption de l’amendement Fouché par le Sénat, ramenant de trois à un an le délai pour récupérer tous ses points n’est pas un «assouplissement» du dispositif, comme le prétendent les sondages orientés qui veulent prouver que les Français sont favorables à une telle décision, c’est une division par trois de la dissuasion de commettre des infractions. La modification proposée par la commission de l’Assemblée est un leurre, remonter le délai à deux ans au lieu d’un, mais permettre un stage de