Menu
Libération
Exclusif

Karachi: le document qui contredit Sarkozy

Article réservé aux abonnés
Vendredi, le Président a mis au défi les journalistes de produire une «pièce» sur son implication dans la création d’une société écran au Luxembourg. «Libération» publie «la pièce» en question.
Nicolas Sarkozy devant les maires de France à Paris le 23 novembre 2010. (AFP Bertrand Guay)
publié le 25 novembre 2010 à 0h00
(mis à jour le 25 novembre 2010 à 12h50)

Question d'un journaliste, vendredi soir, au chef de l'Etat : «Il semblerait […] que vous ayez donné votre aval à la création de deux sociétés au Luxembourg.» Réponse de Nicolas Sarkozy : «Mais jamais, mon pauvre. J'ai donné mon aval… Mais il y a une pièce qui dit que j'ai donné mon aval ? […] Une pièce avec le nom de Nicolas Sarkozy qui dit ça ?»

Libération publie la copie de la «pièce qui dit ça». Précisément : la page 18 d'un rapport de 22 pages, rédigé le 22 janvier 2010 par la police judiciaire du Luxembourg (Libération du 10 juin). Le document, connu depuis plusieurs mois, rend compte des perquisitions effectuées dans le Grand Duché à la demande de la justice française. La page 18 contient des remarques des enquêteurs à propos de papiers saisis chez les administrateurs des sociétés offshore ouvertes par la Direction des constructions navales (DCN) au Luxembourg. En particulier Heine. «Les accords sur la création des sociétés semblaient venir directement de M. le Premier ministre Balladur et de M. le ministre des Finances Nicolas Sarkozy. […] En 1995, des références font croire à une forme de rétrocommission pour payer des campagnes politiques en France», écrivent-ils. Selon ces policiers, une autre pièce «fait état d'un courrier adressé à M. Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, le 29 novembre 2006, où on lui demande des instructions par rapport à la démarche à suivre concernant le risque de liquidation judic