C'est le cadeau de fin d'année de Nicolas Sarkozy à son homologue britannique, David Blunkett. Le camp de Sangatte, que le secrétaire au Home Office qualifiait hier encore de «plaie suppurante» dans les relations entre les deux pays, cessera d'exister le 30 décembre, soit quatre mois avant la date prévue. En échange de son démantèlement, la Grande-Bretagne va accueillir entre 1 200 et 1 300 étrangers. Si l'on se réfère au dernier recensement de la Croix-Rouge, estimant à 1 580 le nombre de migrants encore présents dans le camp, Londres va donc ainsi accueillir les trois quarts des immigrés. Mais si l'on inclut la totalité des migrants «badgés» (4 000 environ), ça relativise pas mal la «générosité» britannique. Certes, dans le nombre, beaucoup se sont déjà volatilisés dans la nature. Mais certains pourraient revenir au camp, qui pourrait à nouveau être ouvert quarante-huit heures pour l'occasion. A l'issue des tractations finales, chaque partie pourra donc crier victoire. Dans un communiqué, le gouvernement britannique reconnaît qu'il doit «partager la responsabilité» de la fermeture de Sangatte avec les autorités françaises. D'où ce vaste troc humain durement négocié aux cours des dernières heures. Une fois les critères établis et les listes dressées par le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), «plus rien ne s'opposait à l'arrêt du centre», souligne un diplomate. Près d'un millier de Kurdes irakiens vont pouvoir rejoindre le Royau
France et Angleterre ferment la «plaie»
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publié le 4 décembre 2010 à 0h00
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