Partie de l'affaire Karachi, l'enquête sur les marchés d'armement des années 90 va-t-elle conduire à une nouvelle affaire Chirac ? Alors que le juge Renaud Van Ruymbeke vient de demander au parquet d'étendre ses investigations à la vente des frégates Sawari 2 à l'Arabie Saoudite, un des intermédiaires de ce marché, l'homme d'affaires Ziad Takieddine, a révélé, hier, au Journal du Dimanche (JDD), avoir reçu une compensation financière de 300 millions de francs pour l'abandon de ses commissions en 1997.
C'est un proche de Chirac, l'ancien président libanais Rafic Hariri, assassiné en 2005, qui l'aurait dédommagé. Resté secret jusqu'à aujourd'hui, cet arrangement n'a été évoqué par aucun responsable politique devant les juges. En juillet 1996, l'ancien président avait lui-même renégocié ce contrat d'armement et l'arrêt des commissions lors d'une visite officielle à Ryad. Ce geste politique a été présenté par Dominique de Villepin, ancien secrétaire général de l'Elysée, comme l'expression d'une exigence «de moralisation de la vie publique internationale». Le règlement secret d'un quart de la somme promise - qui s'élevait à 1,4 milliard de francs - laisse entrevoir un tout autre scénario, et la mise en place d'un nouveau circuit de commissions. Les fonds versés par Hariri lui ont été nécessairement remboursés par les acteurs industriels.
«Pression». Selon la version livrée aux juges par Dominique de Villepin, Jacques Chirac, informé «des prati