En grève de la faim depuis le 5 novembre, pour la deuxième fois en deux ans, Abdelhamid Hakkar est «très affaibli». «Il a perdu dix kilos, mais il persiste : il veut crier son sentiment d’injustice», dit sa sœur N. . Incarcéré depuis 1984, Abdelhamid Hakkar, 55 ans, détenu à Ensisheim (Haut-Rhin), proteste contre le rejet de sa demande de libération conditionnelle. La chambre d’application des peines de la cour d’appel de Toulouse a décidé de le maintenir en prison, le 4 novembre, après plus de quatre ans de procédure. Motif : l’aménagement de peine qu’il espère, avec un emploi à Besançon (Doubs) au sein de l’association d’insertion Gare-BTT, «suppose que M. Hakkar, qui n’a pas la nationalité française, puisse obtenir un titre de séjour lui permettant de demeurer et de travailler sur le territoire français».
Son avocate, Me Marie-Alix Canu-Bernard, est «tombée de [sa] chaise» en apprenant la nouvelle : «D'abord, la situation administrative d'un détenu n'est pas un motif recevable pour refuser sa libération conditionnelle. Mais en plus, Abdelhamid Hakkar est de nationalité française !»
Carte d'identité. Certes, il n'a pas obtenu un certificat de nationalité française. Mais cela ne le prive pas de la double nationalité franco-algérienne dont il dispose depuis 1960. Sa carte d'identité française lui a été renouvelée sans difficulté le 16 septembre. La chambre d'application des peines a reconnu d'ailleurs qu'i