Pour se réconcilier, la mère et la fille Bettencourt sont allées au plus simple : évincer les hommes exacerbant à loisir leur zizanie familiale. Comme Patrice de Maistre, grand chambellan de la milliardaire, décortiquant la plainte pour abus de faiblesse déposée par Françoise Meyers pour mieux pousser ses propres pions : «Elle veut vous mettre sous tutelle. Je n'ai aucune envie que vous tombiez dans les pattes de votre fille. La solution, c'est de bâtir un mandat de protection future : si un jour vous n'êtes pas bien, vous aurez deux personnes, le Pr Brücker pour la santé et moi pour les affaires. Par conséquent, votre fille ne pourra rien faire.»
«Passionnel». Dans ces conversations autour d'une tasse de thé enregistrées par le maître d'hôtel, Liliane Bettencourt osait de temps en temps une remarque personnelle : «Mais elle m'a aimée, on l'appelait la moule au rocher.» L'avocat Georges Kiejman reprenait alors le dessus en abusant de la psychologie de bazar : «Elle règle ses comptes avec vous. Elle doit se dire "ma mère préfère l'affection des gens comme François-Marie Banier à moi qui suis sa fille, qui suis emmerdante comme tout, qui ne l'amuse pas". C'est passionnel : vous n'auriez pas dû lui donner le jour, donc vous êtes à l'origine de son malheur d'être né.»
Le troisième homme était Banier lui-même. Son sort fut scellé cet été, comme un premier obstacle à lever avant la grande réconciliation. «Too much is too muc