Corinne Heileman travaille dans un cabinet médical. Un matin de mai 2005, ses employeurs lui pronostiquent un cancer du sein. Le soir même, ils la convoquent pour la licencier. Récit.
Tout a commencé une nuit de printemps, il y a 5 ans. Corinne Heileman sent une grosseur dans son sein gauche, douloureuse. Le matin, elle rejoint le cabinet médical où elle travaille depuis six ans. Inquiète, elle demande au docteur Billion, son employeur, de l'examiner. Le pronostic est cinglant: «Corinne, tu as un cancer», lui assène-il spontanément. Avant de lui délivrer une ordonnance pour effectuer une radiographie du sein en urgence. A 11 heures, le second médecin, docteur Baudienville, arrive au cabinet. Il l'examine également et, sans s'être concerté avec son collègue, confirme l'avis du premier.
Le même jour, à 19h30 : les deux médecins reçoivent leur employée, et lui livrent une lettre manuscrite afin de la convoquer à un entretien préalable de licenciement pour « motif économique ».
Le lendemain, Corinne Heileman vient travailler. Elle demande à partir quinze minutes plus tôt pour son rendez-vous avec le radiologue. Demande refusée par les médecins.
La radiographie confirmera finalement le cancer du sein. Au bout de dix mois de chimiothérapie, un mois d’hospitalisation en raison de complications suite à l’ablation du sein, 45 séances de radiothérapie et huit mois en centre antidouleur, elle se rétablit. Et attaque ses employeurs aux Prud’hommes, assistée par la CGT.
Le combat en justice
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