Cette nouvelle enquête peut «faire péter le couvercle de la marmite», juge un avocat. Une information judiciaire pour «abus de biens sociaux, recel et complicité de recel», visant les marchés des frégates Sawari 2 à l'Arabie saoudite et des sous-marins Agosta au Pakistan, a été confiée, vendredi, aux juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire.
L’affaire convoque tous les camps de l’actuelle majorité. Les ex-balladuriens - notamment l’ex-ministre du Budget Nicolas Sarkozy -, qui ont signé ces marchés en 1994, comme les ex-chiraquiens - au premier rang desquels Dominique de Villepin -, qui ont officiellement interrompu le paiement des commissions aux intermédiaires en 1997.
Partie de l’attentat de Karachi, l’enquête a, jusqu’à présent, été soigneusement circonscrite. Le juge antiterroriste Marc Trévidic n’ayant pas ouvert le volet financier, seuls les juges saisis en 2007 des barbouzeries découvertes à la Direction des constructions navales (DCN) ont fait moisson de documents. Au cœur de cet imbroglio, l’intermédiaire Ziad Takieddine, l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri et les gérants de la caisse noire de la DCN.
Des contrats revus par Chirac et Villepin
Selon l'ex-ministre de la Défense Charles Millon, Jacques Chirac aurait demandé, dans les quinze jours qui ont suivi son élection, de procéder «à la révision des contrats d'armement et de vérifier s'il existait des indices sur l'existence de rétrocommissions». Dominique de