Faut-il y croire ? Depuis des années, c’était le gag. Depuis 2004 exactement. On en parlait tout le temps, tous les ministres de la santé qui se succédaient affirmaient, la main sur le cœur, que le dossier médical personnel verrait le jour dans l’année. Et l’année se passait, sans qu’il ne se passe rien. Le plus talentueux en matière de rodomontades a été de loin l’initiateur, Philippe Douste-Blazy, en 2004. Non seulement il prédisait la naissance du dossier médical personnel (DMP) en quelques mois mais, surtout, il annonçait des milliards d’économies dans les deux ans. Et cela, alors que tous les pays européens qui l’avaient mis en place n’avaient vu des effets sur les comptes sociaux qu’au minimum au bout de cinq ans. Bref, le DMP était devenu le plus long serpent de mer de la santé.
Et voilà que la semaine dernière, il ressort sa petite tête, sans trop de prétention cette fois-ci, et avec un calendrier aussi incertain qu'ambigu. Ainsi, l'Asip Santé - l'Agence des systèmes d'information partagés de santé, qui pilote le projet - a-t-elle joué la modestie. Les premiers DMP seront certes créés «à partir du 16 décembre», mais il s'agira de versions ayant valeur de tests. Et ce ne sera que le 5 janvier que suivront «les prochaines étapes du projet». Sans autre précision.
Mais que sera-t-il exactement ? Facultatif, ce dossier doit offrir «aux patients volontaires un accès effectif à leurs données médicales», le DMP devant rapidement devenir consultable d