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Les juges renflouent l’enquête

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«Libération» revèle que la Cour de cassation relance la traque du sous-marin qui aurait coulé le «Bugaled Breizh», alors que la Marine dissimulerait des preuves.
publié le 24 décembre 2010 à 0h00

Ce naufrage est, jusqu'à aujourd'hui, un secret d'Etat. Le 15 janvier 2004, au large du cap Lizard, un sous-marin non identifié a emporté par le fond le chalutier Bugaled Breizh et ses cinq marins. C'est officiel. La Cour de cassation a confirmé, le 7 décembre, la décision de la cour d'appel de Rennes ordonnant «la poursuite de l'information judiciaire dans le but d'identifier le sous-marin en cause dans le naufrage du Bugaled Breizh». Deux nouveaux juges d'instruction, désignés à Nantes, attendaient ce feu vert.

La justice a finalement écarté les fausses pistes, celle d'un «cargo voyou», puis celle d'une «croche» (accrochage surprise du filet) dans un fond sablonneux. Les faits relevés par les experts désignent, sans discussion possible, un sous-marin. Le chalutier de 150 tonnes a été englouti en moins de deux minutes. L'un des deux câbles endommagés du chalut de pêche a filé sur 140 mètres. Et des traces inexplicables de titane ont été retrouvées.

Dans une expertise remise à la Cour, le contre-amiral Dominique Salles a développé «des conclusions conduisant à mettre en cause un sous-marin de l'US Navy», susceptible d'avoir effectué, ce jour-là, une «mission de surveillance» d'un convoi maritime de matières nucléaires en janvier 2004. Deux autres sous-marins ont déjà été suspectés : le néerlandais Dolfijn, présent à 10 milles (18,5 kilomètres) du naufrage, et le britannique Turbulent, victime d'une avarie peu après (lire su