Un enfant de dix ans a été hospitalisé dans un état de coma éthylique à Saint-Pol-Sur Mer (Nord) après avoir bu une demi-bouteille de vodka. Le fait divers relance le débat sur l'alcoolisation des jeunes. Décryptage avec Bruno Journe, addictologue.
Ce fait divers est-il selon vous alertant ?
Un enfant qui tombe dans un coma éthylique à l'âge de 10 ans, c'est évidemment très grave. Heureusement, ce cas reste exceptionnel. Il y a davantage de jeunes hospitalisés suite à un accident de la circulation que pour un coma éthylique.
Cet événement est néanmoins révélateur: les gens consomment de l'alcool de plus en plus tôt. Le nombre de jeunes adultes –entre 30 et 35 ans– qui viennent consulter à mon cabinet augmente. Tous ont commencé très tôt, et la dépendance s'est installée insidieusement. Au fil des des week-end «bourrage de gueule», des soirées, puis des pots après le travail.
Peut-on parler d'une banalisation de la consommation d'alcool chez les jeunes?
La banalisation est indéniable. Et les alcooliers en sont en partie responsables. Alors qu'ils avaient perdu des parts de marché suite aux actions des pouvoirs publics, ils sont parvenus –à force d'une féroce propagande marketing- à