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Interview

Appel au boycott de Lipton: «On veut sauvegarder nos emplois»

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Depuis mardi, les salariés de l'usine Fralib, près de Marseille, appellent au boycott de leurs produits. Interview d'un syndicaliste CGT, qui explique ce moyen d'action peu commun.
Des salariés de l'usine Fralib du groupe Unilever, dont la fermeture est annoncée fin avril, collent des affiches appelant au boycott des produits Lipton, à Gémenos près de Marseille. (© AFP Gerard Julien)
publié le 29 décembre 2010 à 11h09

Fin septembre, le groupe Unilever annonce officiellement la fermeture de l'usine Fralib, qui produit des sachets de thé Lipton et L'Elephant près de Marseille. Les salariés, aguerris par deux mois de grève en mars dernier, ont opté pour un nouveau type de mobilisation: l'appel au boycott de Lipton. Olivier Leberquier, délégué CGT à  Fralib, était, ce mercredi, en pleine mission de collage d'affiches dans le XIIIe arrondissement de Marseille.

Pourquoi cet appel au boycott?

La seul chose qui intéresse le groupe Unilever, c'est l'argent. Donc s'ils en perdent, ça pourra peut-être les faire réfléchir... On veut sensibiliser le consommateur: on est la dernière usine française qui conditionne des thés parfumés. Unilever veut la fermer, alors que la France est le premier marché de thé parfumé et d'infusion d'Europe de l'Ouest. Le groupe compte maintenir la même production, en s'appuyant uniquement sur ses trois autres usines européennes. Et faire traverser les camions depuis la Pologne pour approvisionner la France, alors qu'il se vante d'être une société soucieuse de l'environnement.

Pourquoi Unilever veut-elle fermer cette usine?

La direction justifie sa décision par des difficultés économiques. Mais ces problèmes ne sont pas réels. La totalité des salaires des 182 salariés et des dirigeants de l'usine équivaut à 15 centimes