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Jacques Chirac en fond de cour

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Chirac rattrapé par la justicedossier
L’ex-chef d’Etat sera jugé du 7 mars au 8 avril à Paris pour deux dossiers du temps où il était patron de Paris et du RPR.
publié le 3 janvier 2011 à 0h00

Il aura sans doute son pantalon remonté au-dessus de la taille, peut-être un pull, début mars il fera encore frais. La main tachée tremblera peut-être en s’appuyant sur la barre, et les magistrats devront parler plus fort pour se faire entendre. Pour la première fois, un ancien président de la République franchira comme prévenu le seuil d’un tribunal correctionnel. Ce sera Jacques Chirac, 78 ans, qui sera jugé du 7 mars au 8 avril à Paris pour deux dossiers qui ont été joints pour l’occasion.

Dans le premier, dit des emplois fictifs de la mairie de Paris, Jacques Chirac sera jugé pour «détournement de fonds» et «abus de confiance». Les faits concernent 21 emplois de complaisance payés par des fonds publics entre 1992 et 1995. Dans la seconde affaire, l'ancien chef de l'Etat sera jugé pour «prise illégale d'intérêts». Il devra s'expliquer sur la rémunération de sept chargés de mission payés par la mairie qu'il dirigeait, alors que ces permanents travaillaient en réalité pour le RPR qu'il dirigeait aussi. C'est dans cette affaire qu'Alain Juppé a été condamné en 2004 à dix-huit mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité, brisant alors sa carrière.

Protégé entre 1995 et 2007 par l’immunité pénale liée à son statut présidentiel, Jacques Chirac a été rattrapé par la justice une fois redevenu un citoyen ordinaire, du moins aux yeux de la loi. Ce procès sera surtout symbolique. En raison de l’ancienneté des faits d’abord. Ensuite parce que l’accusa