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«Jean-Michel m’a appelé et dit: j’ai un service à te demander»

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Assises . Hier le vicomte d’Harcourt était entendu par les jurés de l’Hérault sur le meurtre de Bernadette Bissonnet. Version truffée de contradictions.
publié le 14 janvier 2011 à 0h00

Jeu de poker menteur hier à Montpellier. L’audition du vicomte Amaury d’Harcourt a jeté le trouble dans la cour d’assises. Quel est le rôle véritable de cet homme de 85 ans, ami depuis plus de quarante ans de Jean-Michel Bissonnet, dans l’assassinat de Bernadette, la femme de ce dernier ? L’aristocrate, figé dans son costume vert, est-il un simple exécutant, appelé au dernier moment pour se débarrasser de l’arme utilisée par le tueur présumé, en l’occurrence Méziane Belkacem, jardinier et laveur de carreaux du couple ? Ou bien est-il l’instigateur du crime survenu le soir du 11 mars 2008 dans la maison de Castelnau-le-Lez, l’une des hypothèses soutenues par le veuf qui, accusé lui-même d’en être le commanditaire, clame son innocence depuis bientôt trois ans ? La vérité est peut-être entre les deux.

Seule certitude, «monsieur d'Harcourt a montré pendant tout le dossier et aujourd'hui encore, qu'il est un menteur», déclare Me Henri Leclerc, défenseur de Jean-Michel Bissonnet. Le vicomte, qui comparaît libre, affirme pourtant : «Là je dis vraiment toute la vérité.» Mais hier encore, ses contradictions sont apparues au grand jour. Des déclarations «fluctuantes», selon le président Joël Mocaer. Depuis quand est-il au courant du projet d'assassiner Bernadette Bissonnet ? «Jean-Michel m'avait téléphoné une semaine avant, le 3 mars en disant : "J'ai un service à te demander."»

Le vicomte qui vit au domaine de Sainte-Eusoge, dans l'Yonne,