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Libération

Servier dément avoir manipulé une étude

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Mediator . Le laboratoire se défend d’avoir minoré les risques mis au jour par le professeur Bernard Iung.
publié le 14 janvier 2011 à 0h00

Servier contre-attaque. Le fabricant du Mediator a formellement démenti, hier, les accusations de manipulation lancées dans Libération par le professeur Bernard Iung. Ce cardiologue a réalisé pour Servier, contre 5 000 euros, une étude démontrant le lien de causalité entre le Mediator et les valvulopathies. Il l'a présentée le 23 octobre 2009 devant la commission de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), qui devait statuer sur le retrait du médicament. Selon le Pr Iung, Servier n'a pas touché aux résultats. Mais il aurait modifié au dernier moment la conclusion de sa présentation pour y ajouter que «les propositions du laboratoire», visant à maintenir le Médiator en vente, «sont adéquates». Ce qui ne «correspondait pas à [son] sentiment».

«Surveillance». De son côté, Servier affirme que la «modification» effectuée, «loin de chercher à minorer les risques éventuels», visait au contraire à durcir la conclusion. Le labo précise que «la version initiale préconisait une surveillance échographique» des patients traités au Mediator, tandis que «la version définitive ajoutait […] l'inscription d'une contre-indication en cas d'anomalie valvulaire». Ce qui sous-entend que la recommandation rédigée par le cardiologue dans sa conclusion initiale s'inscrivait dans le cadre d'un maintien du Mediator.

L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) devrait