Kamel Jendoubi, président du Réseau euroméditerranéen des droits de l'homme et cofondateur du Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie, n'a pas pu rentrer hier en Tunisie. «Mon vol était très en retard, il risquait d'arriver après le couvre-feu. Et j'ai eu des nouvelles très inquiétantes de la part de nos amis là-bas qui me conseillent de ne pas venir», confiait-il depuis l'aéroport. Une allusion aux hommes lourdement armés aperçus à proximité du siège du PDP (lire page 6), dont certains ont été arrêtés.
«Pour toutes ces raisons, il faudrait que j'arrive de jour afin que mes amis puissent venir m'accueillir», poursuit Kamel Jendoubi. En exil en France depuis seize ans, ce militant des droits de l'homme est privé de son passeport tunisien depuis 2000.
Moncef Marzouki, président du Congrès pour la République (CPR), parti d'opposition tunisien interdit sous Ben Ali, a prévu, lui, de rentrer demain. «Je prends le risque de me jeter dans la gueule du loup, déclare-t-il. La Tunisie s'est débarrassée de son dictateur, mais pas de la dictature. Ben Ali a laissé ses sbires avec la consigne de tirer partout. Il espère que le chaos le ramènera en Tunisie.»
Manifs. A la différence de ces deux militants, tous les Tunisiens de France ne préparent pas leur retour au pays. Air France n'a pas enregistré d'augmentation des départs vers l'autre rive de la Méditerranée. «Il y a les politiques comme Marzouki qui