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Libération

Angolagate : Pierre Falcone à l’ombre de la République

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L’homme d’affaires comparaît en appel, aux côtés de Charles Pasqua, pour les ventes d’armes illicites à l’Angola. Alors que l’Elysée a multiplié les pressions en sa faveur.
publié le 19 janvier 2011 à 0h00

C'est un procès dont l'Etat français se serait bien passé. Une affaire sans aveu, ni rétractation. L'Angolagate revient aujourd'hui devant la cour d'appel de Paris, avec les hommes qui ont fourni l'armement de la guerre civile angolaise dans les années 90. Autour du marchand d'armes Pierre Falcone, condamné à six ans de prison ferme en première instance pour «commerce illicite d'armes», des intermédiaires, des politiques, des fonctionnaires ont plongé. Des hommes, la plupart du temps, sûrs de leur bon droit et de leurs appuis. Inflexibles.

Malgré le soutien sans faille de l’Angola, qui l’a nommé parmi son personnel diplomatique, Falcone comparait détenu. La cour a refusé, jeudi, sa remise en liberté.

Un clan politique a payé cher en première instance sa participation directe ou indirecte au négoce. Condamné à un an ferme, le sénateur Charles Pasqua s'est vu reprocher le financement par Falcone d'une association qui hébergeait ses bureaux, et l'attribution de la médaille du mérite à Arcadi Gaydamak, l'autre artisan des ventes d'armes, en fuite depuis le mois de décembre 2000. «On a jugé peu de dossiers de ce type en France, estime un magistrat. Par l'ampleur de la fortune générée, l'intrication d'intérêts publics et privés, et les relais extrêmement puissants dont disposaient les prévenus.» Ces relais ont tenté jusqu'à aujourd'hui de peser sur le cours de la justice.

Maintenir les juges sous contrôle

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