La descente aux enfers de Servier continue. Raid de gendarmes, nouvelle plainte d'un député, et mise à l'écart du lobby des labos : la journée d'hier a été rude pour le fabricant du Mediator, accablé samedi par le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales, qui l'accusait d'avoir «roulé dans la farine» les autorités sanitaires.
Tout a commencé par une révélation du Parisien : les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) ont perquisitionné, la semaine dernière, au siège du labo. «Il ne s'agissait pas d'une perquisition, mais d'un simple transport de justice», a indiqué l'avocat du groupe, Hervé Témime. Les gendarmes ont emporté de nombreux documents et auditionné longuement plusieurs dirigeants du laboratoire, dans le cadre de l'enquête préliminaire, ouverte fin novembre par le parquet de Paris pour «homicides et blessures involontaires». Abusivement prescrit comme coupe-faim, le Mediator aurait fait 500 à 2 000 morts depuis sa commercialisation en 1976.
Le parquet a déjà reçu 117 plaintes de victimes ou de leurs familles. La dernière en date, déposée hier, est signée du député communiste Maxime Gremetz, qui a «pris du Mediator pendant quinze ans». «Je ne demande rien. Simplement, je veux aider ceux qui ont déposé plainte, l'association et tous les gens. Je veux les encourager à déposer plainte et que l'on n'enterre pas l'affaire», a-t-il préci