L'Assemblée nationale a adopté ce mardi à une très large majorité, en première lecture, le projet de loi sur la garde à vue, avant son passage au Sénat. Principale innovation apportée jeudi: le principe d'une présence de l'avocat pendant toute la durée de la garde à vue (sauf exceptions, notamment en matière de terrorisme et de grand banditisme). Dans une interview à Libération, Patrice Ribeiro, à la tête du syndicat de police Synergie officiers, déplore la présence de l'avocat aux interrogatoires et la suppression des «auditions libres» (sans avocat, pour les «petits» délits, une mesure d'abord proposée puis finalement abandonnée).
La loi sur la garde à vue examinée à l’Assemblée nationale et bientôt adoptée vous convient-elle?
Non, car ce projet a été modifié et travesti par des amendements déposés, entre autres, par des députés avocats comme André Vallini du PS et Philippe Houillon de l’UMP qui, bizarrement, portent les revendications d’associations professionnelles. Nous déplorons la suppression des auditions libres sans avocat de trois heures sur la base du volontariat, car c’était un système alternatif pour gérer le contentieux de masse. Elles auraient pu concerner les petites alcoolémies, les délits routiers et les vols simples à l’étalage; les affaires sans gravité et sans investigations. Le rejet de cette possibilité par l’Assemblée n