Marre d'endosser le rôle de bouc émissaire. Dans l'affaire de la disparition de Laëtitia, à Pornic (Loire-Atlantique), les travailleurs du service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip) de Nantes - qui était chargé du suivi du principal suspect, Tony Meilhon - se sentent victimes d'une «persécution». Des membres de l'inspection des services pénitentiaires mettent une «pression insoutenable» sur les agents concernés, dénonce un communiqué de la CGT pénitentiaire de Nantes. Les premiers résultats de cette inspection devraient être communiqués à l'Elysée aujourd'hui.
Proches. D'après une source proche du dossier, on s'attend à la désignation de «fautes». Et aussi à des moyens supplémentaires alloués aux Spip, qui en manquent cruellement. Ce week-end, deux «marches blanches» ont rassemblé en Loire-Atlantique plusieurs centaines de proches de Laëtitia, disparue depuis le 18 janvier dernier .
Fonctionnaire dans un Spip de province, Mathilde - qui a requis l'anonymat - parle d'une profession devenue le «parent pauvre de la chaîne judiciaire». Selon elle, ce drame devait arriver tôt au tard : «La chancellerie nous demande de suivre en priorité les mesures dites de "sûreté" : suivis sociojudiciaires, surveillance judiciaire. Certains dossiers, jugés moins importants, passent à la trappe.»
En vingt ans de carrière, Mathilde a vu son métier changer. L'accompagnement a été supplanté par le contrôle des obligations des