«Je suis catégorique. Robert Boulin n'est pas mort noyé.» Trente et un ans après les faits, Francis Deswarte, un ancien gendarme, témoin de la découverte du corps de l'ancien ministre du Travail dans un étang de la forêt de Rambouillet, le 30 octobre 1979, a annoncé, hier, qu'il était «temps de dire la vérité». La mort du ministre, retrouvé le visage contusionné, dans 50 cm d'eau, est officiellement restée un suicide depuis le 20 septembre 1991, la date du non-lieu.
«Il [Robert Boulin] était quasiment à quatre pattes, expose le gendarme à 20 Minutes. La tête hors de l'eau. Ma conviction, c'est qu'il tentait de ramper jusqu'à la berge. Et puis, il avait des traces sur le visage. Comme des griffures rouges.»
Sortie. Hier, Fabienne Boulin-Burgeat, la fille de l'ancien ministre, convaincue que son père a été victime d'un assassinat, et son avocat Me Olivier Morice ont annoncé qu'ils demandaient la réouverture du dossier judiciaire. «Qu'est-ce qu'il faut de plus pour rouvrir un dossier ? C'est un témoin direct, gendarme, officier de police judiciaire, qui a découvert le corps, et qui nous dit qu'il a vu des traces sur le visage, explique à Libération Fabienne Boulin-Burgeat. On nous a toujours dit que les traces avaient été provoquées lors de la sortie du corps de l'eau.»
Selon l'instruction, les secours auraient fait tomber le corps en l'emportant. Mais Robert Boulin a des fractures au visage