En visite hier au commissariat d'Orléans, Nicolas Sarkozy a d'abord caressé les policiers et les gendarmes dans le sens du poil : «Je ne vous ai pas oubliés, vous avez le droit à tout mon soutien. […] Vos résultats sont excellents. Je veux dire à nos compatriotes combien votre métier est dangereux.» Puis, évoquant l'affaire Laëtitia Perrais, son ton a changé, à destination des magistrats : «Quand on laisse sortir de prison un individu comme le présumé coupable sans s'assurer qu'il sera suivi par un conseiller d'insertion, c'est une faute», a-t-il dénoncé. Ajoutant : «Ceux qui ont couvert ou laissé faire seront sanctionnés, c'est la règle.» «quand il y a une faute qui conduit à un tel engrenage, nos compatriotes ne comprendraient pas qu'il n'y ait pas de sanction»«Notre devoir, c'est protéger la société de ces monstres, a-t-il rappelé. Je ne crois pas à la fatalité, le risque zéro n'existe pas. Mais tout réduire à la fatalité, c'est se condamner à l'impuissance.»
«Injustice». Après ces propos, la colère s'est rapidement propagée dans le tribunal de Nantes, qui gère le dossier du principal suspect dans la disparition de Laëtitia (lire page de droite). Dès hier après-midi, le tribunal se met au service très minimum. Une cinquantaine d'audiences sont suspendues sine die. Seules quatre comparutions immédiates - l'urgent - sont maintenues. «Le mouvement est né spontanément. On s'est réunis entre midi et deux, explique Ja