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Libération
Critique

Potence. Places aux exécutions

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publié le 5 février 2011 à 0h00

Amateur de littérature noire, de roman anglais ou gothique, l’historien Pascal Bastien propose avec son Histoire de la peine de mort un bien macabre voyage. Professeur à l’université de Montréal, il explore plus de trois siècles de supplices et d’exécutions entre Londres et Paris.

La peine capitale sert de fil rouge à ce récit pour revisiter l’histoire et la philosophie du droit de la Grande-Bretagne et de la France, procédure accusatoire contre procédure inquisitoire. Surtout, c’est une plongée dans des «archives de sang», les procès-verbaux, les dernières paroles des condamnés. Cette exploration du monde du crime décrit également la topographie urbaine des lieux de supplices ; de la place de Grève (carrefour de toutes les activités urbaines de Paris) à Tyburn, principal gibet de Londres. Grâce aux documents et récits de l’époque, l’auteur raconte enfin l’ambiance des deux capitales : ses habitants, les métiers, les bruits et les odeurs de la ville.

Du Moyen Age au XVIIIe siècle, la mort est omniprésente dans les deux cités. Non seulement, les châtiments et les exécutions sont théâtralisés pour plus d'exemplarité mais il faut aussi faire face, en ces temps d'explosion démographique, au manque de places dans les cimetières. Cadavres et charniers sont un spectacle banal en ville.

Comme dans tout bon roman, le livre a ses héros : les bourreaux. La France connaîtra des dynasties d’exécuteurs, comme celle des Sanson qui officièrent sous l’ancien régime et durant la Révo