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Libération
Reportage

A Nancy, la cité judiciaire entre en révolte

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A l’unanimité moins une voix, les juges ont décidé de renvoyer les audiences jusqu’à jeudi inclus.
publié le 8 février 2011 à 0h00

Il était 12 h 30 hier, à la cité judiciaire de Nancy. Une trentaine de magistrats du siège et du parquet ont pris place en salle de réunion, d'autres arrivent par petites grappes silencieuses pour une heure d'échanges à huis clos. L'assemblée générale a été réclamée par plus de la moitié des soixante robes noires de la juridiction.«Un sentiment de colère, d'injustice et de révolte comme je n'en ai jamais vu!», synthétise à la sortie Jean-Yves David, responsable local de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire, modéré).

«Indignés». A l'unanimité moins une voix, les 45 votants ont décidé de renvoyer cette semaine toutes les audiences, sauf affaires urgentes. Il n'y a quasiment pas eu de débat sur ce sujet. Davantage sur les mots de la motion adoptée. Les magistrats s'y «indignent des propos mensongers relatifs aux circonstances de la libération de Tony Meilhon, tenus par les hautes autorités de l'Etat, dont le président de la République». Ils «considèrent que ces discours trompeurs s'inscrivent dans un dénigrement habituel des décisions et du travail de la justice».

«C'est mensonger, détaille Jean-Yves David, parce qu'il a sous-entendu très clairement qu'un juge avait pris la décision de le faire sortir. Mais ce monsieur était en bout de peine, le greffe devait le libérer. Le garder cinq minutes de plus, ç'aurait été de la détention arbitraire.» «Faire croire à l'opinion publique que,