Les magistrats, mis en cause par Nicolas Sarkozy dans l'affaire Laetitia, laissent éclater leur colère. Toulouse, Besançon, Rennes, Pau, Colmar... Une trentaine d'AG sont organisées aujourd'hui en France alors qu'une cinquantaine de juridictions tournent déjà au ralenti.
Une grande majorité de magistrats se prononce pour le report des audiences urgentes. C'est leur manière d'exprimer leur mécontentement. Car les magistrats n'ont pas le droit de grève. Ce sont des agents de l'Etat d'un genre un peu particulier, avec des droits et devoirs qui leur sont propres. Ils ne relèvent pas du statut général de la fonction publique, mais d'une loi organique datant du 22 décembre 1958, modifiée plusieurs fois. Retour sur leurs droits et devoirs, entre statut et code de déontologie, qu'ils soient magistrats du parquet (procureurs et substituts) ou magistrats du siège (juges).
Pas de droit de grève. «Est interdite toute action concertée de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement des juridictions», précise l'article 10 de la loi du 22 décembre 1958. Comme d'autres agents de l'Etat (les personnels pénitentiaires, militaires), les magistrats n'ont donc pas le droit de grè