La colère des magistrats s'est encore étendue hier. Selon les syndicats, plus de la moitié des tribunaux ont voté un renvoi des audiences. Aujourd'hui, c'est au tour de la cour d'appel de Paris de se réunir. Et demain, fait rarissime, la Cour de cassation organisera une assemblée générale. «Historique»,«inédit», s'étonnent encore les magistrats. Aux juges qui en appellent à un «Grenelle de la justice», comme le juge antiterroriste Trévidic, le garde des Sceaux, Michel Mercier, a - indirectement - répondu, hier à l'Assemblée, en répétant qu'il recevrait les syndicats. Une réponse bien en deçà des attentes. Et François Fillon a enfoncé le clou : «Le martyre de Laëtitia a ému toute la France, et c'était le devoir du président de la République de se faire l'écho de cette émotion avec cœur.»
C’est qu’à droite, les députés sont revenus de leur circonscription avec la certitude que l’opinion publique est derrière le Président, soutient Christian Jacob, le patron des députés UMP : le mouvement des magistrats ne serait pas compris des Français. Les magistrats s’organisent et s’interrogent sur leur capacité à prouver aux justiciables que leur combat est aussi dans leur intérêt.
«Irresponsables». Juges du siège ou représentants du parquet, ils sont plus de 300 sur les 450 magistrats du tribunal de grande instance de Paris à se presser, hier à 11 heures, dans la salle des criées pour une assemblée générale commune. Du jamais-vu