«Aujourd’hui, le coût payé par le résident d’une maison de retraite est scandaleusement trop élevé. Bien souvent, des gens sont contraints de demeurer à domicile faute d’argent et ils vont devoir rester chez eux dans de très mauvaises conditions, sans aides réelles. Et ils n’iront en institution que lorsqu’ils seront très lourdement dépendants.
«Ce qui m'inquiète, c'est que la situation risque d'empirer. Car la tendance est à une augmentation du coût de fonctionnement pour nos maisons de retraite. D'un côté, les Français sont de plus en plus exigeants, et de l'autre les pouvoirs publics veulent accompagner cette attente en multipliant les règlements. Aujourd'hui, pour le résident, une place dans un Ehpad coûte en moyenne 2 200 euros, selon le dernier rapport de l'Igas [Inspection générale des affaires sociales, ndlr]. C'est énorme, deux fois plus que la retraite moyenne d'un salarié. A quoi rime cette situation où l'on propose des lieux à des gens qui n'ont pas les moyens de s'y rendre ?
«Parallèlement, nous, dans nos maisons, on travaille avec de plus en plus de difficultés. Nous avons un taux de personnel de 0,5 par résident, lorsqu’il faudrait, au minimum 0,8. Et ce taux de personnel par résident ne va pas s’améliorer : dans 20% des établissements, la baisse des effectifs est programmée pour qu’ils ne soient pas en déficit budgétaire.
«D’où la situation paradoxale que l’on vit en ce moment : on parle de plus en plus d’une meilleure prise en charge de la dépendance,